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Alors la violence symbolique, le mépris de classe, la méritocratie, l'entre-soi, l'hérédité etc peuvent être aussi considérés comme des manifestations négatives du capital culturel.
Partager même sa tune ne diminue en rien son capital économique (j'ai un patrimoine, les outils de prod etc). C'est le partage ici le terme clé dans ce raisonnement. Faire fructifier sa volumétrie de capital culturel, avoir les bonnes réf, les bonnes études, ce qui distingue par CSP et permet la reconnaissance, c'est aussi un enjeu de classements et de reconnaissance, au même titre que le patrimoine économique.
Je parle de capital culturel, tu me parles de capital social là.
Euh... je te suis pas. Tu donnes à quelqu'un, que ce soit une maison, des thunes, un yacht, des part d'entreprise, tu ne les as plus, ton capital économique diminue. Tu enseignes une connaissance à quelqu'un, tu conserves également cette connaissance.
Le capital culturel est par essence classiste donc social selon Bourdieu et Pinson-Charlot. Après avoir lu un peu sur le sujet je pense qu'ils ont raison.
Pour les sous je ne suis pas sur de suivre non plus par contre
Même ce type de raisonnement d'investissement (pas adéquat à mon avis) sur ce sujet tu peux considérer que créer une fondation ou mécénat contribue au renforcement d'une position sociale. A l'inverse tu peux investir culturellement dans du légitime pour intégrer des fractions supérieures de la société. C'est la raison pour laquelle je pense que la vision de la richesse chez Bourdieu est beaucoup plus fine, moins fixiste (ou essentialisante) et dynamique. C'est typiquement une illustration.
Parallèlement, j'ai un doute sur l'intérêt d'identifier à partir de quand quelqu'un est riche monétairement (et le débat de l'article illustre bien ce prob) plutôt que de voir comment on le devient, ce qui est reconnu comme tel, et comment ils réussissent à se reproduire.
En fait je pense que ce qui me fait réagir, c'est qu'on est dans une discussion sur les inégalités et qu'on ne lutte pas contre les inégalités économiques de la même façon qu'on lutte contre les inégalités culturelles, et qu'elles ne posent pas les mêmes problèmes.
L'existence de super-riches économiques pose un problème. L'existence de «super-cultivés» me parait moins problématique.
Économiquement on peut et on doit taxer les plus riches pour aider les plus pauvres et réduire les inégalités. La richesse ça se transvase. Je ne vois pas de mécanismes similaires pour la culture: on ne peut pas la prendre aux plus cultivés pour la donner aux moins cultivés.
Les mécanismes qui permettent de transformer des inégalités économiques et sociales en inégalités culturelles existent et doivent être attaqués mais ça me parait important de faire la différence entre la cause (inégalités économiques) et la conséquence (inégalités culturelles).
On est sur la même longueur d'ondes. Même si je pense que l'inégalité sociale est justement la conjonction d'une inégalité économique, culturelle, de réseau, de politique, d'autochtonie etc. Le rôle économique est important mais pas systématiquement central selon les lieux, les époques (par exemple un très riche dans un village qu'il ne connait pas où règne un sentiment communautaire fort n'aura pas la même vie que dans une grande ville où le rôle de la marchandise est plus marqué).
J'aurai tendance à croire qu'il faut défaire et les inégalités économiques, et ce qui structurent aussi les inégalités culturelles (et ce n'est pas que sa dépendance à l'économie qui est en jeu). Nous ne sommes pas dans un rapport de causalité mécanique ni automatique.
On ne prend pas la réalité pour la même lorgnette ici.
Pour expliciter : Il y a des riches économiques et peu dotés en capital culturel (certains artisans exemple typique) et des précaires économiquement dotés en capital culturel qui possède des positions de pouvoir en matière de consolidation de la société (prof de fac contractuel exemple idéal typique). La notion substantielle marxisante d'accumulation du capital et de super riche ou super cultivé ne me semble plus opérationnelle et daté en tant que grille de lecture du monde, car ne prenant pas en compte une multitude d'interactions, de dynamiques qui permettent à notre société d'être ce qu'elle est.