@aihorde@lemmy.dbzer0.com draw for me a dog chasing a car in a tomato greenhouse
Je précise, je suis dans le Lot-et-Garonne comme climat, en plaine
Ah, pour ceux que ça intéresserait (je pense notamment à @Snoopy@jlai.lu ), je met un lien vers mon planning de culture de cette année ici :
J'ai semé effectivement les fèves cette semaine, mais direct en pleine terre (et c'est le dernier semis, les autres semis de fèves datent déja de novembre et début décembre). Mais je sème également des choux dans la pépinière début janvier. C'est un test de cet année pour en avoir en mai. Quand on sème, la durée de la pépinière avant plantation est très variable, selon légumes et saisons. Le plus court c'est la salades en saison chaude, 2 semaines entre semis et plantation. Le plus long chez moi c'est les oignons plantés à l'automne, qui restent 9 semaines en pépinière, a égalité avec les aubergines et poivrons de printemps sous serre (mais qui ont le droit a un repiquage en godet à mi-chemin, eux)
Oui, j'utilise des nappes chauffantes (vive le nucléaire ^^). Les couches chaudes le principe c'est effectivement d'avoir un apport en matière en décomposition qui chauffe, le plus souvent du fumier frais. Par dessu lequel on bricole une petite serre chassis qu'on ouvre ou qu'on ferme pour changer la température. Mais ça reste des températures très dure à maintenir stable, faut un apport régulier de fumier, pour moi c'est pas vraiment envisageable dans le cadre d'une autoproduction sérieuse de plants, en tout cas pas tant qu'on a d'autres trucs comme une installation à gérer. Sinon je met pas mal de semis dans mon entrée au départ, vu que c'est déja chauffé chez moi. Mais dès qu'ils sortent ils faut les mettre dehors, ils ont besoin de lumière. Le top c'est une serre attenante à la maison (ou une véranda). Et le plus économique, c'est juste un chauffage soufflant sous une serre qui te maintient juste au dessus de 5°C pour éviter le gel. Tu fais germer dans ta maison ou il y a les bonnes températures pour la germination, puis tu continue sous une serre hors gel. Ca poussera moins vite que sur une nappe chauffante qui maintient à 15-20°C, mais ça marchera quand même
Bon, pour l'arbo c'est mon point de vue, mais c'est vrai que j'aurais tendance à me concentrer sur le maraichage au début. Pour donner un ordre d'idée, la première année je bossais aussi facilement 60-70h en automne-hiver, parce que tout est à faire. Evidemment, avec ce que je sais maintenant, je pourrais me ré-installer plus efficacement, et donc bosser moins ;)
Après, un des maraichers les plus efficace que je connaisse, qui est sur 2000m2 actuellement, a commencé sur 1000m2 la première année, car il avait une ferme à rénover pour son habitation. Si tu veux faire plusieurs atelier, ça peut être une bonne idée de commencer par 1000m2 puis doubler la surface plus tard. Suffit de prévoir l'irrigation en conséquence au départ. Et puis si tu prévois d'acheter une habitation déja habitable au départ, ça te donne de l'avance (moi j'avais aussi le chantier de réno à gérer, même si il a moins avancé un première année que en deuxième).
Faut voir que 5ha, c'est de l'entretien ! Rien que les 2ha que j'entretiens ça me saoule déja, tout pousse trop vite partout (si j'entretiens pas, j'ai assez vite une forêt de ronces). Donc faut prévoir le temps d'entretien (et la mécanisation associée) pour cette surface. J'ai acheté un tracteur, dont je ne me sert pas du tout sur la partie maraichage, mais pour pouvoir ateler un gyrobroyeur et entretenir. Sinon faut des animaux, mais c'est pas mal de contraintes en plus (clotûrer, astreinte, ...)
Quand tu dis améliorer l'UTH, c'est savoir combien d'heure tu veux faire par semaine ? Ou combien vous serez sur le projet ?
Oui, ça a plus de sens que ça soit pas Brens qui t'as cassé les gonades, mais les zombies de la région. Comme pour tout, nos gouvernants se débrouille pour que l'administration soit le plus déconnecté de l'utilisateur final, comme ça il n'y a plus d'empathie, et on peut nous gérer comme des robots, ou des esclaves...
Toute mes condoléances pour ta mère. Et félicitations d'avoir pu traverser ça et décrocher le diplôme !
Les prix à la SAFER sont pas toujours juste, même si ça donne une indication. Leboncoin ça peut être intéréssant pour jauger aussi. Comme dit, les prix à l'hectares sont pas super haut (enfin, quand on veux que quelques hectares, sinon ça chiffre vite), c'est surtout l'habitation qui va te coûter cher. Je m'y connais pas trop dans ce domaine, je t'avoue que la plupart des petits maraichers que je connais, ils ont plus suivi le schéma yourte/caravane quelques années puis maison autoconstruite sur place plus ou moins déclarée. Après si t'as de quoi investir, c'est top. Par contre un gros emprunt sur le dos en agriculture, c'est particulièrement stressant, surtout qu'on est pas dans des métiers à revenus fixes et prévisibles.
Pas sûr qu'il fasse plus frais au nord bientôt... En 2022, le Doubs était à sec, pourtant c'est le département français avec la plus grosse pluviométrie. Et les chaleurs sur la plaine d'Alsace sont souvent très dures. Je pense que c'est plus par climat local qu'il faut regarder. Il y a des coins avec des micro-climats plus frais dans des zones chaudes. Sinon, la bretagne (mais la aussi, en 2022, c'était la sécheresse en bretagne). Perso, pour du maraichage, je m'assurerais de l'approvisionnement en eau, donc je resterai près d'un grand fleuve, à un endroit ou il est déja bien grand, donc même en cas de sécheresse il en reste un peu.
Et le verger que tu plante au départ il sera plus là pour le suivant. Très peu de fruitiers donnent plus de 20 ans avec une production correcte. Après tu va les remplacer au fur et à mesure, donc le suivant aura bien un verger à reprendre, mais ça sera probablement pas le même que au départ. Sans compter le changement de climat et donc de variétés, comme tu dis.
Perso, j'ai construit la ferme pour moi, en me disant que au bout de 10 ans, j'aurais remboursé tout l'investissement et je me serai payé entre temps, et que je me poserai la question si je veux continuer ou non. Et l'objectif c'est que tout ce que je met en place soit facilement démontable pour remettre le terrain à son état d'origine au départ (à part les haies, il y avait vraiment pas assez de haies à mon goût, c'est une bonne chose d'obliger le suivant à avoir des haies !). Mais j'ai un collègue où c'est l'inverse, tout ce qu'il construit sur sa ferme c'est un mode hyper robuste, pour durer les 30 prochaines années. Donc ça dépend des gens ;)
Yes, on se dit en MP. Par contre, si t'aime pas les 40°C, faut viser avant l'été chez moi ;) Enfin, ça dépend des années...
Il me semble que au contraire, le lvds est assez standardisé. C’est juste que plus il y a de pixels, plus le connecteur sera gros. Mais les cartes de contrôle d’écran que l’on peut trouver dans le commerce devrait fonctionner sans problème. Le plus chiant c’est souvent le rétro éclairage, qui varie suivant lea modèles et ces cartes sont pas toujours prévues pour ça. Et puis les cartes sont encombrantes, il faut une alim, des fils, à la fin c’est dur d’en faire un truc pratique, et elles coûtent facilement 50 balles. Suivant l’écran à récupérer, il vaut parfois mieux récupérer un écran fonctionnel sur Leboncoin. (Et oui, moi aussi ça me trou le cul de pas réutiliser un composant qui marche encore…)
@Snoopy@jlai.lu : Je répond à tes 3 commentaires qui se sont glissé au milieu de mon roman fleuve (que j'avais du séparer en plusieurs com, apparemment 5000 caractères c'est une limite) ici.
Bon, quand je dis que je pourrais produire 30 paniers de légumes max, c’est sur mon système, avec cette surface et un temps de travail relativement faible, et je suis pas encore très expérimenté. Au départ, mon plan étant de produire 40 paniers de légumes de 5-6kg par semaine. Mais c’est vrai que au fur et à mesure, j’ait tendance à vouloir plus optimiser les charges plutôt que produire plus. Ce choix est accentué par le fait qu’il est difficile de trouver du client ici, donc autant en avoir moins à trouver.
Par comparaison, mes maitres de stages étaient 2 à mi-temps sur la ferme et remplissait 52 paniers à 15€. Bon, à 2 mi-temps on fait plus que un plein temps, parce qu’on peut faire certaines taches beaucoup plus rapidement à 2. Pour ça que j’avais calibré 40 paniers pour mon projet
Pour le marché de plein vent, il y a pas forcément foule, à moins d’etre dans les grandes villes. Ici malheureusement c’est un peu désert (donc pas ouf pour vendre), du coup t’as le temps de discuter avec les gens. C’est sur que l’AMAP, c’est plus posé, surtout si comme moi la distribution est à la ferme. Entre les deux, tu peux faire une vente à la ferme qui soit pas forcément des paniers, mais comme un marché chez toi. Mais c’est vrai qu’en AMAP, je me permet de réquisitionner mes clients pour la récolte et le degermeage des patates (bon, sur 20, ils sont 4 ou 5 à venir généralement ...)
Alors oui, les planches de la même longueur c’est très important. A la limite, les planches serres et les planches dehors peuvent etre différentes, car le matériel sous serre reste souvent tout le temps utilisé là. Mais tout pareil c’est top. 30M de long c’est un gros maximum pour moi quand on est à la main. C’est con, c’est psychologiquement, mais désherber 2 planches de 15m c’est moins dur que une planche de 30m. Et ça fait moins de distance pour porter les légumes/ les outils depuis l’allée principale ou on passe facilement en brouette. Chez moi c’est 24m partout, et ça serait à refaire je ferai quelque chose comme 15 ou 18m. Quand je passe chez des collègues qui sont sur 10 ou 15m, ça a l’air tellement plus reposant ! Sauf pour la serre, ou c’est moins cher de prendre plus long. Du coup je ferai peut etre 15m dehors et 30m sous serre, histoire de garder un multiple (on peut meme faire une serre de 32m pour y mettre 2 planches de 15m avec une allée au milieu)
Une haie, ça fait facilement 2m de large même sur des petits arbustes. Donc faut 2m pour la haie elle même, et encore au moins 1m pour le passage.
J’ai effectivement un très bon sol à carottes.
Pour l’arboriculture, pour l’instant je me concentre sur le maraichage. Peut être que je rajouterai des fruitiers, mais pour ma consommation perso. Je vois beaucoup de porteurs de projet passer avec des plans pour faire du maraichage et de l’arbo et de l’élevage et etc. Pour moi, la polyculture élevage c’est effectivement un bon écosystème et top niveau résilience. Mais pour ça il faut être une communauté. Un porteur de projet seul devrait d’abord se concentrer sur le maraichage, et faire bien tourner cet atelier avant d’envisager autre chose (on peut éventuellement planter quelques arbres vu que ça prend du temps, mais faut pas avoir à y passer trop de temps en entretien). Un bon atelier complémentaire au démarrage c’est les poules pondeuses, ca prend pas trop de temps si c’est quelques dizaines de poules. Après, ça reste que mon avis, et il y a plein de modèles différents;)
Pour l’investissement matériel, faut voir ce que tu prévois, 90 000€ si il y a de la surface et de l’arbo en plus du maraichage, ça paraît pas déconnant. 300 000€ pour 5ha et la maison, c’est assez haut, à moins que ça soit une grande maison en bonne état. Le prix moyen de l’ha en france c’est 6000€, et vaut mieux tabler sur 8-10000€ pour des bonnes terres, avec peut etre 12 000€ si t’es vraiment en plaine le long d’un fleuve comme moi.
Pour le BPREA, c’est une formation qui est géré très souplement au niveau national, et chaque centre de formation le fait vraiment à sa sauce. Je sais que à Brens, vu qu’ils mettent en avant le coté maraichage bio, ils sont très demandés, donc selectifs. Moi j’ai fait dans un centre plus spécialilsé grandes cultures conventionnel (c’était le plus proche de chez moi à l’époque), la formation était pas top, mais ils acceptait n’importe qui. C’est bien de pouvoir rencontrer d’autres maraicher, mais ca à plus d’importance si tu compte t’installer dans le coin, ça te fera des contacts locaux. Sinon on garde le contact de temps en temps avec 2 ou 3 de ma formation, mais on est loin et pas forcément sous les mêmes climats, donc on échange moins qu’avec mes collègues autour . Et en distanciel, c’est pas des cours en vidéos, c’est surtout des documents textes qui sont balancés sur un intranet. De toute façon pour moi le BPREA t’apprend pas grand-chose d’utile (peut etre un peu plus à Brens, mais ça reste limité), et c’est plus un diplôme qu’il faut avoir pour les aides. Donc autant faire autre chose pendant ce temps là. (Et puis des gars qui menace de te virer parce que tu te barre quand ta mère meurre, ça me donne pas envie d’y rester ...)
Si tu sais déjà dans quel département tu veux t’installer, passe voir le PAI (ou PAIT), le point accueil installation (transmission) de la chambre d’agriculture. Ils peuvent t’orienter vers des ressources locales. Pour rencontrer d’autres producteurs, fait un tour aux foires bio du coin aussi.
Pour les syndicats, je pense que comme pour le reste, il faut se concentrer sur son projet et le faire décoller au début, et s’en soucier après. Je suis pour que les gens s’engagent, mais au début t’as déjà assez à faire, ça serait con de se plomber parce que on veut faire trop de trucs à la fois.
Pour le stage, écrit moi en MP si tu veux, on en discute
Très bon résumé de la situation actuelle
Et à la fin de l'année, soit on travaille (le sol : charrue, vibro, ...) sur toute le carré (toujours le cas en lignes, parfois le cas en planche), soit on retravaille que les zones vertes sur la parcelle de gauche (donc on va recultiver l'année suivante pile poil au même endroit)
Alors oui, il y a souvent des raccourcis (d'un coté comme de l'autre).
Je ne suis pas un scientifique, donc je peux plus donner mon avis en tant qu'agriculteur. Mais je pense qu'il y a déja un certains nombre d'études sur le sujet. L'idéal serait de trouver une méta analyse des études existantes sur le sujet.
Le "bio" est également très vaste. Le label AB est un label qui autorise un certains nombre de produits, et on peut parfaitement conduire une exploitation agricole en AB comme on le ferai en conventionnel, en appliquant les produits indiqués. Il y aura évidemment moins de choix dans les produits (disont pour faire simple que si substances existent pour traiter un ravageur particulier sur un légume, seule la moins nocive sera autorisée en bio), et ceux disponible demanderont plus de précisions, et/ou seront moins efficaces. Donc au niveau reflexion sur le système agricole, le label ne veux pas forcément tout dire. Mais il écarte déja l'utilisation de pas mal de substances vraiment dangereuses (pour le consommateur, l'agriculteur, mais surtout la nature et notamment les cours d'eau).
Pour moi il y a déja pas mal d'études qui ont montré l'impact des produits utilisés en agriculture sur les consommateurs. Les produits bio ont probablement aussi un impact, mais on en utilise moins, et ils sont moins nocifs, y compris pour la biodiversité.
Pour la technologie, le label bio n'est absolument pas anti technologique. Je dirais même plus que au contraire, la restriction des produits pousse à une plus grande technicité pour pouvoir les utiliser de façon plus précise, ou pour pouvoir s'en passer.
Par contre, personnellement je considère effectivement qu'il faut se méfier des promesses de la technologie. Je ne rejette pas toute la technologie (mon programmateur automatisé d'irrigation est un des objets les plus importants de ma ferme), mais on ne compare pas assez le coût de la technologie par rapport à la valeur d'une production agricole. Typiquement, on a mécanisé l'agriculture en promettant des hausses de rendements, et surtout que un.e seul.e agriculteur.ice puisse s'occuper de plus de surface, donc produire plus de produits. Mais pour rembourser l'investissement que représente la mécanisation, faut s'agrandir. Et après, on est trop grand pour les machines qu'on a, donc on investit de nouveau pour des machines plus grandes, qui à leur tour demandes plus de surface pour être rentabilisé, ... etc. On peut donc vite se retrouver dans un système qui demande la croissance infinie, ce qui n'est pas réalisable dans aucun monde (il y a toujours des contraintes à un moment).
Ce qui se passe en réalité, c'est que du coup les fermes moyennes qui n'ont pas les moyens de s'agrandir disparaisse, au profit de quelques giga-fermes, qui ne sont pas forcément plus rentables, mais qui sont plus influentes et arrivent à détourner une majorités des aides vers elles. A l'opposé du spectre, quelques très petites fermes comme moi tirent leur épingle du jeu en prenant le problème à l'envers : pour se payer plus, au lieu de produire plus, on va dépenser moins pour produire autant.
Pour ce qui est de l'emprunte carbone, en collègue chercheur m'avait parlé d'une étude (faudrait la retrouver) qui avait comparé l'emprunte carbonne du bio importé de Pologne par rapport à acheter à un producteur conventionnel local. Et au final, le bio importé de Pologne avait une moins grande empreinte carbone car même si il fallait transporter le produit final, il y avait énormément moins de produits phytosanitaire à fabriquer et transporter jusqu'à l'exploitation. Ca fait réfléchir.
Pour la rentabilité. J'ai donné les chiffres de mon exploitation dans d'autres commentaires. Je rajouterai ici que les paniers à 15€ contienent en moyenne entre 5 et 6kg de légumes, ce qui fait moins de 3€/kg de légumes. Dans mes abonnés, ça va de gens qui possèdent plusieurs entreprises et un chateau à retraités au RSA. J'envoie un SMS avant d'encaisser les chèques pour prévenir mes clients, parce que je sais que j'en aurais au moins 3 ou 4 qui vont me demander d'attendre un peu. Donc je considère que je suis accessible, d'autant plus qu'avec l'inflation de l'énergie, le prix des légumes conventionnels du supermarché son en train de rattraper les miens au galop !
En revenant sur le bio, ce qui me chiffonne, c'est que c'est sur moi, qui m'évertue à faire "mieux" que le conventionnel, que repose la charge. C'est moi qui paye la certification, doit passer du temps à rassembler les papiers et me soumettre au contrôle. Par contre en face, tu peux faire vraiment n'importe quoi (les rares normes existantes sont assez peu controlées en vrai) sans aucun problème. Quand on voit les problèmes actuel engendré sur les ecosystèmes (et je parle pas de sauver 3 ours polaires, je parle de 1/4 des captages d'eau potables qui sont abandonnés car pollués par l'agriculture, et ça ne fait qu'augmenter !), pour moi le label AB, qui est déja très laxiste, devrait être une exigence minimum dans l'agriculture.
Mais pour ça, il faudrait changer de modèle, remettre des frontières aux produits pour interdire d'importer des produits qui ne suivent pas les mêmes normes que les produits locaux. Et pour les histoires de coûts, c'est de toute façon un faux argument. On paye tous, en tant que citoyen, les coûts cachés de l'agriculture conventionnelle, via nos impôts (nettoyage des algues vertes sur les plages bretonnes, traitement des polluants dans les cours d'eaux, nombreux problèmes de santés liées aux pesticides ...), sans compter que le modèle actuel est grandement déficitaire. Les aides PAC couvre non seulement les revenus de beaucoup d'agriculteurs, elles compensent en plus le déficit d'exploitation d'un grand nombre de ferme. Par exemple pour les éleveurs, en moyenne, ça nous couterait moins cher en tant que société de leur dire de rester tranquillement assis chez eux, et qu'on les paient à rien faire (on pourrait même les payer plus que ça serait encore rentable !). Et ça, c'est la vrai violence du monde agricole. Un monde ou beaucoup travaille 80h/semaine pour au final vivre totalement assisté, en sachant que leur travail a une valeur négative ! (pour les chiffres, petit apercu ici : https://www.reussir.fr/aides-pac-et-revenu-des-agriculteurs-les-dix-realites-avoir-en-tete)
Je suis contre tout système d'aide agricole (outre les aides à l'investissement initiale, nécéssaire pour niveler les différences de richesses au départ). Et oui je touche pas mal d'aides, mais c'est parce que le système est fait comme ça, donc je ne vais pas m'assoir sur les aides par défi. Mais si je pouvais, je changerais tout ce système. Pour moi, il faut supprimer la PAC, avoir un niveau d'exigence minimal du niveau du label AB, et obliger tout produit qui rentre sur le territoire à s'y conformer. Et oui, le coût des produits agricoles vont beaucoup augmenter. Donc comment vont faire les classes populaires et moyennes pour y accéder ?! Ben ça tombe bien, on vient d'économiser 10 milliards de PAC (annuellement pour la france), dont on peux se servir pour aider à la consommation. Mais pendant ce temps là, l'agriculteur vivra vraiment de son travail. Une autre piste aussi, c'est que les gens vont devoir réapprendre à dépenser plus pour se nourrir. En 1950, on était à 50% de part du budget pour la nourrirure, dans les années 60, 25% (pas mal de gens sont devenus locataires, donc le budget principal est devenu le loyer), et on est maintenant autour de 8%. 8% des dépenses pour un besoin fondamental qu'est manger, c'est ridicule. Il faudrait donc rerépartir les dépenses. Et là aussi on peut agir en tant que société, notamment sur le loyer, qui est un gros poste de dépenses, notamment pour les revenus modestes. On peut donc réfléchir à un plafonnement plus stricte du loyer, ou même plus globalement une meilleure distribution des richesses (Bernard Arnault est à la tête de plus de 150 milliards d'euros, soit 40 ans d'abonnement à mes paniers pour plus de 6 millions de foyers !)
Bref, comme pour beaucoup de choses, pour changer un pan de la société il va falloir en changer d'autres.
P.S : On notera que la même technique du doute, employé par Phillip Morris et consorts dans le domaine de la clope, est extrêmement bien utilisé pour mettre en doute le bio. L'idée en gros, c'est de financer quelques études qui disent qu'en fait le bio c'est pas si bien, ou que c'est pas mieux pour la santé, etc... Et même si 1000 études en face disent le contraire, on sème quand même le doute dans l'esprit des gens ...
Top, merci. Marrant comme possibilité