Tu as raison de dire qu'il n'y a pas assez d'emploi pour tout le monde, mais en tout cas à mon avis il y a assez de richesses pour faire vivre dignement tout le monde. Si on accepte de ne plus être dans une société de consommation ou le seul but de l'économie est de produire plus et le seul but de l'existence de consommer plus, si on accepte de vivre avec moins de variété, moins de distractions, on pourrait tous vivre une vie très confortable, et du coup c'est pas grave si tout le monde ne travaille pas. Bon après ça nécessite un changement civilizationnel quasiment impossible et invite des régimes politiques dont les tentatives ont pas été jojo par le passé.
Sulfamide
Ah ben à mon avis, en l'occurence, si. Il y a une grosse différence entre la société d'aujourd'hui et la société pré-internet (voire pré-télévision) : l'ennui. L'ennui est un moteur formidable de l'innovation.
Newton a révolutionné la science d'une part parce qu'il était noble et donc il avait le temps (ce qui abonde en ton sens), mais surtout parce qu'il avait pas grand chose à foutre le bourge. Aujourd'hui, les distractions sont bien trop nombreuses, parce que la production culturelle est devenue industrielle : impossible de s'ennuier. Ne parlons même pas d'internet et de l'algorithmisation de la distraction.
Essaye de ne pas voir cet argument sous l'angle macroniste du chômeur-branleur, mais plutôt comme un phénomène civilizationnel : si on ne réduit pas drastiquement la quantité de distractions possibles, si on n'offre pas aux gens l'espace de l'oisiveté positive, de la contemplation, et de la curiosité, je crois que l'abolition du travail n'aura pas les effets qu'elle aurait pu avoir il y a 300 ans.
Mais l'institutionnalisation de la recherche scientifique avec les systèmes académiques et l'éducation pour tous a fait exploser l'avance scientifique. Comme pour l'agriculture ou l'industrie : on peut produire beaucoup, très vite. On peut donc nourrir et augmenter le confort de tout le monde. Certes l'excès est l'épidémie de l'obésité, les inégalités territoriales, la société de consommation. Il y a aussi des excès côté science, mais est-ce qu'on est prêt à abandonner l'efficacité actuelle au profit d'une vie plus oisive (et j'utilise le terme oisiveté de manière neutre)
Bien sûr que j'aimerais être libre de tout labeur, mais le seul moyen pour moi d'accrocher à ce genre d'idées radicales, c'est de les regarder à la lumière de nos connaissances sur Homo Sapiens avant l'agriculture. Est-ce qu'on est programmés pour l'oisiveté ? Est-ce que travailler comme des chiens et consommer sans arrêt est contre notre chemin évolutif ou bien en est-ce l'extension ?
Parce que c'est facile d'avoir ce genre d'idées quand on pense aux bullshit jobs dans le marketing, mais est-ce qu'elles ont le même poids lorsqu'il s'agit de recherche scientifique ? d'affaires militaires ? de production artistique ?
C'est tout de suite plus constructif et du coup oui, je suis relativement d'accord avec ce que tu dis.
J'aurais pas dit mieux. Bon après, en lisant l'article j'ai plus eu l'impression que ces des gens qui ont parfois rencontré des gosses insupportables comme il y en a partout, la différence étant que c'est socialement moins mal vu. Ca a forcément des conséquences sociales mais je sais pas si ça des conséquences directes sur l'éducation.
Ah et aussi, l'article date de 2014.
On est bien reçu ici, dites
Le troisième trimestre c'était vacances pour les terminales, et la course aux programmes pour Mars était impossible pour les élèves comme les profs. C'est une bonne chose que les épreuves soient repoussées à Juin.
Un des problèmes de l'EN qu'on relève le plus souvent est le mauvais salaire des profs. Là on a une augmentation significative.
En quoi ces deux mesures enfoncent plus profondément le système scolaire public ?
Tu as raison je suppute beaucoup, je suis pas sûr non plus.