C'est vrai qu'il fait envie. Mais je suis trop attaché à mon macbook, et j'espère qu'il sera le Jeanne Calment de l'informatique ;)
Bon, mon macbook 2009 tourne encore comme un champion (bon, ok, c'est sous linux et j'ai mis un SSD et boosté la RAM), et puis j'ai pas 1500 balles à mettre dans un PC. Mais c'est bien la preuve que si on veut faire du démontable, réparable et upgradable dans le domaine de l'ordinateur portable, c'est faisable en restant sur des dimensions et des poids compétitifs, même si évidemment le rapport puissance/prix est pas du tout aussi bon que chez un constructeur standard. C'est fou de se dire ce que les gros constructeurs, avec leur puissance de frappe, pourraient faire si ils avaient le même raisonnement que Frameworks, ou que l'on les obligeait par voie légale ...
Moi je veux bien tenter de le regarder, mais également sceptique sur faire un remake pour rentrer des sous. Je vais le pirater, au cas où ^^
Selon les fermes, il n'y a pas forcément la notion de planche. Certaines fermes travaillent plus en "lignes". Par exemple, il vont travailler toute une parcelle, puis semer 3 lignes de carottes, puis 5 lignes d'oignons, etc... Ils laissent un peu de place pour passer les pieds entre les lignes, mais c'est pas forcément une largeur régulière.
Quand on travaille sur planche, souvent de la largeur des outils quand on est mécanisé, on sème/plante sur une bande de largeur fixe, de part et d'autre de laquelle on a l'espace de passage pour passer les roues du tracteur (et passer à pied, on les appellent d'ailleurs les passe-pieds). Par exemple, de façon générale, un tracteur maraicher à des outils en 1.2m. Donc on va semer ou planter sur une bande (la planche) de 1.2m de large (fois la longueur de la parcelle), et de part et d'autre de laquelle il y aura les passages de roues du tracteur ; souvent on laisse un peu plus large que la largeur des roues du tracteur avant la planche suivante. On est pas forcément précis au cm près quand on roule avec le tracteur et ça serait con d'écraser des cultures) et puis faut pouvoir passer récolter (à pied avec une cagette, ou avec une brouette).
Et dans ceux qui utilisent le principe des planches, on distingue les planches permanentes et les autres. Les planches permanentes, ça veut dire que la planche est toujours au même endroit d'une année sur l'autre (on retravaille toujours la même bande). A l'inverse, certains préfèrent retravailler toute la parcelle, et refaire des planches chaque année, qui sont pas forcément à l'endroit identique.
Pour les fermes peu ou pas mécanisé, on est très largement sur des planches permanentes, car ça demanderait beaucoup d'effort de refaire des planches chaque année !
Ma conjointe ne travaille pas du tout en lien avec l'agriculture. Je lui ai posé la question au début du projet, savoir si ça l'intéresserait d'en faire partie, et pour elle c'était claire, c'est pas son truc ! Elle m'aide ponctuellement pour les grosses récoltes (patates, courges), régulièrement pour la pesée et la distribution, et c'est elle qui gère la plupart de la communication de la ferme (impression de flyers, site internet, charte graphique, ...)
On est à 2km du village, mais à 500m d'un hameau d'une vingtaine de maison et à 200m d'un hameau de 4-5 maisons, et il y a 2 maisons assez proches de chez nous. Donc on est pas complètement perdus. Mais la route est passante, on a tendance à prendre la voiture pour sortir de chez nous (quoique depuis qu'on a investit dans un triporteur, on le prend de plus en plus si c'est juste pour aller au village). Après, le village reste petit et les commerces limités. Pour l'épicerie bio, c'est 15min de route !
Politique
Merde, avec un sujet comme ça, on en a pas fini !
Pour comprendre les tenants et aboutissants de la FNSEA, il faut remonter à sa création. Un peu d’histoire : Au sortir de la guerre, la france à une blessure à vif, celle du rationnement. L’obsession des gouvernement des années 50 va donc être l’autonomie alimentaire, et pour ce faire transformer le modèle agricole. Il faut voir qu’à l’époque, on est quasiment pas mécanisé, et la parcelle moyenne, au fur et à mesure des héritages et division, est tombé autour de 0,8ha. On organise donc le remembrement (qui avait du sens pour éviter que les mecs aient 15 parcelles de 0,8ha répartis dans 5 villages, mais qu’on a poussé à l’extrème en arrachant toutes les haies pour mécaniser à fond), le plan marshall pour amener des tracteurs, etc. . Et pour accompagner toute cette transformation, le gouvernement décide que il faut un syndicat pour représenter le monde agricole. Né donc LE Syndicat (les vieux appellent encore la FNSEA le syndicat). En vrai, c’est plus complexe que ça, globalement, les gros agriculteurs de droite (et vichyste …) on reversé la Confédération Générale de L’agriculture mise en place à la libération (par des sales gauchiasses, évidemment …) Cf l’article wikipédia.
L’objectif affiché du gouvernement est de promouvoir des fermes a taille « familiale » (comprendre 30-40ha en polyculture élevage). Mais ceux qui ont le temps, l’argent et le pouvoir de prendre le contrôle, comme dit plus haut, c’est plutôt les gros. Et notamment les gros céréaliers de la Beauce. Ils vont donc changer l’orientation et pousser vers un arrachage massif des haies, un gros agrandissement des parcelles, et l’utilisation massive d’intrants chimiques.
Et il faut voir que il n’y a pas d’autre syndicat avant les années 80 ! Donc pour beaucoup d’agriculteur, la FNSEA, c’est LE Syndicat, celui qui les représente et les défend (malgré le fait que ceux qui étaient sont et probablement seront aux manettes les manipulent, et n’agissent absolument pas dans l’intérêt de la plupart d’entre eux, mais défendent les plus grands et les plus riches…).
En face, la Conf’ est un syndicat plutôt axé à gauche, et qui defend les petits paysans, et une vision plus écologique du monde agricole. On comprend vite que dans les années 80, après 20 ans de matraquage des agriculteurs à qui on inculque la productivité à tout va, l’utilisation des engrais, etc, ils ne fasse pas tout de suite fureur !
Il existe d’autres syndicat (La coordination rurale, globalement des fachos mais moins mondialistes que la FNSEA, …), mais la FNSEA reste de très loin le syndicat agricole majoritaire (côntrole quelque chose comme 88 des 91 chambres d’agriculture.
Bref, je suis évidemment beaucoup plus proche des idées défendus par la Conf’ que la FNSEA. Mais ça veut pas dire que je cautionne tout ce que la Conf’ dit, ou que je rejette toutes les revendications de la FNSEA. Et les situations locales peuvent être assez diverses, avec des gros cons représentants de la conf’ et des mecs vachement sensés représentant de la FNSEA. Après nationalement, les représentants de la FNSEA sont des gros cons qui s’en mettent plein les fouills, y’as pas de doute !
Je ne suis pas en lien avec les chasseurs (il m’est arrivé de les appeler pour une battue lorsque j’ai eu des dégats trop important de sangliers), mais il est vrai que j’ai réfléchit à m’inscrire chez eux, et me disant que c’était un bon moyen de rencontrer des gens quand on s’installe dans un coin rural ou on a pas grandi. Je pense que comme les agriculteurs, on caricature beaucoup les chasseurs, et que comme les agriculteurs, ils sont représentés par des gros cons qui ne leur veulent pas du bien…
Pour les agriculteurs conventionnels, on discute un peu avec l’autre maraicher de mon bled, qui est en conventionnel, je discute un peu avec mes voisins (qui font plus du légumiers que du vrai maraichage) et avec un éleveur qui est juste au dessus. Ils m’ont tous aidé les fois ou j’ai eu besoin d’eux, et on s’entend plutôt bien. Mais à part mes voisins (et je conseille vraiment de connaître ses voisins, on a toujours besoin d’eux à un moment ou à un autre), je connais pas vraiment les autres agriculteurs conventionnels du coin, on a tendance à plus se regrouper avec des gens qui nous ressemble, parce que c’est plus pertinant pour échanger sur nos techniques de cultures (je peux plus mettre en pratique ce que j’apprend d’un maraicher bio que d’un céréalier conventionnel, même si parfois on peut piquer des idées assez loin!).
La chose la plus magique que j’ai touché c’est ma fille, quand elle vient me faire un calin:)
Et je prend parfois des stagiaires (je cherche pas spécialement, souvent j’accepte ceux qui demandent). Pas besoin du permis B, tout se fait à la ferme, mais je peux pas vraiment héberger (va falloir attendre qu’on ait rénové l’autre partie de la grange, ou sinon c’est sous tente!)
Voilà, si t’as lu tout ce pavé et que t’as encore le courage de poser des questions, hésite pas !
Climat
Je suis pas sur la région depuis suffisamment longtemps pour avoir un recul sur le climat. Mais globalement, les calendriers de cultures ont avancés (on produit plus tôt), on peut se permettre de produire des choses qu’on faisait pas avant (un collègue produit des avocats!), et les ravageurs arrivent plus tôt. La tuta absoluta dont je parlais avant, c’est un papillon qui vient au départ de l’amérique centrale, qui est arrivé en sicile, a remonté l’italie, puis le sud-est, et est maintenant présent dans toute la moitié sud de la France, principalement à cause du réchauffement.
Installation
Je savais que il y avait possibilité de s’installer sur ce terrain avant mon BPREA. Ca m’a permis de développer le projet de façon très précise pendant mon BPREA (au lieu de m’emmerder à suivre les cours inutiles de cette formation …).
Ce que je recommende, évidemment c’est en fonction des possibilité, c’est d’aller bosser dans des fermes qui ressemblent le plus à ton projet final. Souvent c’est au fur et à mesure, on voit une première ferme, puis on comprend un peu plus ce qu’on veut, alors on va voir une ferme un peu plus dans cette direction, etc. Un des problèmes des petites fermes, c’est qu’on peut absolument pas salarier quelqu’un (cf les chiffres). Donc pour apprendre, il faut être prêt à y faire du woofing/bénévolat. Pour vraiment commencer à comprendre une ferme, il faut y bosser gros minimum mois, ça permet de se faire une idée du modèle. Le top, c’est de tomber sur des gens qui sont précis, et partages leurs chiffres (je connais trop de maraicher qui n’ont même pas le commencement d’une comptabilité …).
Ca serait à refaire, je ferai le BPREA en distanciel, pendant que je fais du woofing dans des fermes. Malheuseument, suivant les région, pôle emploi (ou, pardon, France Travail …) accepte ou non de financer les formations en distanciel. Chez moi, ils m’avait dit qu’il me sucrerait mon chômage. Un pote l’a fait à Angers, aucun problème …
Les dossiers d’aides, c’est la chienlit, et pourtant, je suis probablement celui de mes collègues qui est le plus patient et le plus motivé pour les remplir (des sous, DES SOUUUUS!!!). Ca représente une charge non négligeable à l’installation, donc au moment ou on a autre chose à foutre ! Souvent, les dossiers des aides locales (Com Com, Département) sont les plus simples, et ceux qui payent le plus vite. Les dossiers régionaux, qui dépendent d’aide européennes, sont assez long (et faut pas s’attendre à être payé avant 1 an ! Idem pour la DJA.
Pour la DJA, tu peux te faire accompagner (payant, mais la plupart des gens le font), pas un cabinet comptable, ou la chambre d’agriculture, ou d’autres structures (ils t’expliqueront). Moi j’ai choisi de monter le dossier tout seul, mais c’est vrai que parfois le dossier n’a aucun sens, et les mecs qui sont habitué à le remplir savent très bien quel idiocie il faut mettre dans certaines cases absurdes pour que ça passe, alors que toi tout seul devant le dossier, tu te creuse la tête.
Ah oui, un conseil que je donnerai, c’est de déclarer PARTOUT (MSA, PAC, Dossier d’aides) que l’on cultive au moins 5000m2 en maraichage. En dessous de cette limites, on passe souvent pas les conditions de surfaces pour demander beaucoup d’aides. Comme je disais plus haut, l’emprise de ma ferme fait 5-6000m2, donc je dessine un gros rectangle sur la PAC, sans aucune honte (les gros maïsiculteur ils détournent des dizaines de milliers d’euros de PAC, alors merde, je considère que je vais pas m’assoir sur des aides parce que les idiots qui décident ne pense pas qu’on puisse travailler à plein temps sur 3000m2!).
Culture
J’ai planté des haies l’an dernier (environ 600 arbres). Je voulais le faire depuis l’installation, mais c’est un chantier qui prend du temps, je n’avais pas encore eu le temps de m’en occuper (d’ailleurs, la plantation de haie a été couverte quasiment entièrement pas une aide).
La plus grosse difficulté du maraichage en non-mécanisé (autrement appelé maraichage sol vivant, mais je trouve ça pédant), c’est de bien comprendre le modèle économique avant de se lancer, et pas tant le système cultural ! Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que à la main, on est limité dans la quantité de légume que l’on peut produire (je produit autour de 6 tonnes, je pense pas pouvoir dépasser 8 tonnes sans augmenter considérablement mon temps de travail), et donc dans le chiffre d’affaire (à moins de pouvoir vendre très cher à des ultra-riches, mais c’est pas mon modèle). Donc il faut faire très attention aux charges et face (et donc aussi à l’investissement initial).
Pour les techniques de cultures, comme pour le reste en agriculture, le secret c’est d’aller voir ceux qui le font déjà, de prendre plein de notes, de poser plein de questions, de se lancer, et de continuer à discuter avec les collègues.
Je suis sur ce qu’on appelle une terrasse, le long d’un grand fleuve. C’est un sol typique de vallée, équilibré (grosso modo 40 % sable, 40 % limon, 10 % argile) et riche, donc une bonne terre à maraichage au départ. Les fermes en non-mécanisé dont je me suis inspiré sont dans le même type de sol. Mais il existe aussi des fermes en non-travail du sol qui sont sur des coteaux argileux (cf Laurent Welsch). Ils adaptent un peu leur technique. J’ai jamais étudié la question en profondeur, mais j’ai l’impression qu’ils travaille beaucoup plus que moi sur la décompaction et l’infiltration d’eau, notamment grâce aux engrais verts. A mon avis, à terme on arrive aux même résultats vu la quantité des apports, quel que soit le type de sol, mais c’est plus rapide et plus simple de commencer sur un sol équilibré.
J’ai utilisé des machines (ou plutôt fait passé celles des voisins) pour la préparation initiale du sol (je partait d’une prairie). Ca serait à refaire, je ferai passer plus de machines au départ, et en y réfléchissant mieux (le problème en non-mécanisé, c’est qu’on connaît pas grand-chose à la préparation mécanisée du sol …). Ca m’éviterai de me casser le dos au début pour finaliser les choses au rateau ! Mais une fois la première préparation faite, je n’ai plus jamais passé de machines sur les parties que je cultive.
J’ai utilisé au départ principalement du compost de déchets verts, et un peu d’herbe de tonte. Puis j’ai réussit à trouver un apport régulier et massif de bois broyé (un peu fourre tout, pas le beau BRF des vidéos de permacultures ^^ ) et j’utilise maintenant principalement ça, et parfois un peu de compost encore. Les autres produits sur la ferme sont le tourteau de ricin (engrais bio, mais que j’utilise surtout pour son aspect anti-rongeurs et taupins dans les patates), de l’antilimace bio (SLUXX) et des batonnets imbibé d’un phéromone pour limiter la reproduction de la tuta absoluta (gros ravageur de la tomate) que je suspend sous serre. A part ça, je n’utilise aucun autre produit ou intrant.
économie
Mon système de commercialisation principal est en effet via des paniers sur abonnement, principe de l’AMAP. Je produit assez pour produire 25-30 paniers (normalement largement 30 paniers cette année, en améliorant un peu mes techniques). Mais je n’ai pour l’instant que 20 inscrits. J’ai donc depuis quelques mois ouvert la possibilité de prendre des paniers à la demande (les même paniers, mais payés plus cher, 18€ au lieu de 15€)
Je suis dans un coin rural assez pauvre, et l’agriculture est l’activité principale dans le département. Les gens ne connaissent pas l’AMAP, et sont généralement très frileux pour s’inscrire. Il doit y avoir 3 AMAP dans tout le département, qui sont dans 3 villes importantes (dont je suis éloigné). Une AMAP étant normalement une association de consommateurs qui se constitue, puis cherche des producteurs. Chez moi, c’est moi qui suit au centre de l’AMAP (qui n’est est pas vraiment une), et qui m’occupe d’essayer d’amener d’autres produits (ce qui me fait une charge de travail non négligeable en plus). Trouver des clients et donc un challenge constant pour l’instant, mais j’ai l’espoir que au fur et à mesure des années je soit de plus en plus connu localement, et donc de moins avoir à me soucier de remplir ma clientèle. Pour indication, j’engage les gens sur une durée de 1an (Environ 40 paniers, pause de 2 mois en mars/avril), et je perd généralement 1/3 des clients à chaque réengagement. C’est un turnover assez standard en AMAP. La raison principale étant « trop de légumes » (les gens qui cuisinent pas assez), ou encore le déménagement des clients.
En plus des légumes, on peut donc acheter pain, œufs, farine, huile, conserves, fruits, conserves en bio ainsi que du miel local. Mais pour la partie légumes, tout vient de ma ferme, il n’y a pas de partie achat/revente (ce qui est un engagement de ma part). D’ailleurs, je ne prend pas de marge sur les produits des autres producteurs, c’est de l’entreaide.
Objectif de chiffre d’affaire de 30 clients fois 40 paniers fois 15€/panier soit 18000€. Les chiffres de ventes on été de 10 000€ en année 1, 17000€ en année 2 (avec une part importante de revente, qui m’a demandé beaucoup de travail), 14 000€ en année 3, en j’ai pas encore fais la compta de l’année qui vient de s’achever, mais probablement toujours autour de 13-14 000€.
Je suis certifié AB, je n’ai pas d’autre label.
En subventions pour l’installation et le matériel, j’ai touché la DJA (environ 17000€ quand j’aurais tout touché), une aide à l’installation départementale (8000€), une aide régionale sur le matériel (4800€, principalement pour les serres). Soit près de 30 000€, à comparer a un investissement matériel que j’estime à 35 000€, hors terrain, une fois que j’aurais fini d’investir (il me reste encore un batiment de stockage de légume à construire, que j’estime à 6000€). L’investissement en terrain est de l’ordre de 15 000€, car il est grand (je cultive 2 à 3000m2, mais l’emprise de la ferme est d’environ 5-6000m2 (si on inclue les gros chemins, les zones de stockages matériel, compost, bois, la serre à plant et le batiment de vente). Le terrain fait 1,4ha.
Je touche également annuellement le crédit d’impôt bio (3500€, va passer à 4500€ l’an prochain), ainsi que la PAC (500€ jusuqu’à maintenant, est passé à autour de 3000€ cette année avec la réforme de la PAC, mais va probablement retomber entre 500 et 1000€ quand ça fera plus de 5 ans que je suis installé (donc l’an prochain).
Donc le modèle final, c’est 18000€ de chiffre, 5000€ de subvention et donc idéalement rester en dessous de 8000€ de charge pour avoir un revenu disponible de 15 000€. A comparer avec la situation actuelle ou le chiffre d’affaire est de 13 000€ (la production est là, je manque de clients, c’est le points à améliorer), pour jusqu’à 10 000€ de charges (mais j’achète encore un peu de matos qui va durer longtemps, donc ca va réduire) et 6500€ d’aides, soit 9500€ de revenu disponible (pour 25-30h de travail).
J’ai la grande chance d’avoir eu les ressources financière pour me lancer sans emprunt, ni sur le matériel, ni sur l’achat du terrain. On peut se lancer avec moins d’argent sous la main, mais comme pour tout dans notre système, avoir l’argent au départ ça reste un facteur de réussite non négligeable.
Bon, c’est bon, je prend un peu le temps de te répondre (désolé, j’ai répondu aux autres d’abords parce que je pouvait le faire rapido depuis le portable, mais là, y’a du sujet à aborder;) )
EDIT : Apparemment c’est trop long, je vais splitter en plusierus comm !
Gestion temps libre
Equilibrer vie perso (ou de famille) et maraichage (et plus généralement agriculture) sera toujours un challenge. C’est un métier ou souvent on bosse sur place, et il y a toujours des trucs à faire, et parfois des grosses urgences imprévues. Donc faut savoir s’arretêr à un moment, et garder du temps pour le perso.
Il y a en agriculture,encore plus qu’ailleurs, l’importance de la valeur travail. Le monde agricole se plaint de trop travailler, mais en est aussi très fier. C’est d’ailleurs un des points de tensions entre les vieilles générations et les jeunes installés (y compris en bio), car ces derniers ont plus qu’avant la notion de garder du temps pour le perso.
Dans tout les cas, une installation agricolte va être une épreuve pour le couple/ la famille. Soit on bosse avec son/sa conjoint.e, et donc on a du mal à décrocher de la ferme, et on subit tout les deux le stress lié à une installation agricole. Sinon, le/la conjoint.e ne bosse pas sur la ferme (c’est mon cas), mais ça créer aussi du stress car c’est difficile pour iel de réellement comprendre à quel point la ferme prend une part importante dans le vie de celui/celle qui s’installe. Le plus difficile étant la phase d’installation (généralement entre 4 à 8 ans, suivant les modèles)
En première année d’installation, j’ai bossé en moyenne 80h/semaine (globalement, tout les jours du levé au coucher du soleil, avec pause midi), donc c’est ma femme qui a beaucoup assuré le support domestique, notamment la cuisine. En deuxième année j’ai pu réduire à 60h/semaine en moyenne, mais notre temps vraiment ensemble n’a pas beaucoup augmenté pour autant, car on a essayé de pas mal avancer sur notre chantier, pour pouvoir aménager avant la naissance de notre fille ! J’ai choisi de faire 2 années assez chargés au début entre autre pour pouvoir atteindre vite un rythme de croisière (même si de fait, je n’ai pas encore réalisé tout les projets que j’avais pour l’installation, la ferme tourne déjà pas mal), afin de pouvoir ralentir à la naissance de notre fille. Donc en troisème année, j’avais réduit à 30-35h en moyenne sur la ferme, et cette (quatrième) année je suis même plutot autour des 25h, le reste de mon temps étant passé à m’occuper de la maison, du chantier (on habite dedans, mais il y a toujours à faire) et de notre fille (qui est en partie gardée par la crèche, et on se partage les créneaux restant avec ma femme.
Tout ça pour dire que oui, on peut être maraicher et garder du temps pour sa famille, mais ça reste une vie bien chargée. Et on peux s’installer plus doucement, mais il faudra plus de temps avant d’atteindre un rythme de croisière (avec la frustration que ça peux engendrer d’avoir un outil de travail pas abouti).
Pour la question tier-lieu, je comprend pas trop la question. Je me considère pas comme un tiers lieu. La ferme et le lieu de distribution sont sur une parcelle bien définie, dédié au travail professionnel (certes à 25m de chez moi), et mon habitation reste dedié au privé (même si parfois les semis envahissent mon entrée ^^ )
Je poste ici les questions posées par @oce@jlai.lu sur le post ou j'avais proposé de faire le DMN.